La Ville Diffuse

La ville diffuse

BernardO SeccHi, 2000

Quels sont les inconvénients de l’identité et, à l’inverse, les avantages de l’impersonnalité ?

Plus récemment, les études sur le sens de la nature ont démontré que des superficies entières de tissu pavillonnaire pouvaient, par exemple, avoir un rôle de connexion important, en donnant une signification environnementale aux différents types de tissu urbain ; ainsi démontrait-on la valeur potentielle de types comme le suburb ou de ce qui est en formation dans la ville diffuse (que l’on concevait encore auparavant comme une excessive consommation du sol), à condition de les insérer dans un dessein cohérent et global du territoire. La plupart des espèces animales et végétales sont, en effet, menacées par la modification et la fragmentation de leurs habitats respectifs, du fait de l’emploi d’herbicides et de pesticides, mais aussi par les barrières nées de l’urbanisation et par les
réseaux infra structurels, c’est-à-dire par la forme et par le dessin de la ville et du territoire. […]

Ainsi le projet de la ville contemporaine confie au dessin des espaces ouverts de la ville le rôle qui autrefois revenait au jardin, c’est-à-dire d’être le lieu d’expérimentation et de mise au point des nouvelles idées. Cet ensemble assumerait les tâches jusqu’alors accomplies par la maille routière de la ville moderne : donner des formes à la ville en tempérant son caractère fragmentaire et son côtoiement. […]

Le projet de la ville contemporaine est en priorité un projet de sol capable de construire un horizon de sens pour une ville inévitablement dispersée, fragmentaire et hétérogène. Il investit, nécessairement et simultanément, les différentes parties de la ville en les traversant et en les reliant entre elles, il utilise des matériaux et engendre des situations dans lesquelles on peut reconnaître une nouvelle esthétique urbaine ; il construit des rythmes spatio-temporels et des séquences dans lesquelles peuvent se lire les pratiques sociales de notre temps.

Bernardo Secchi est urbaniste. Prima lezione di urbanistica, Laterza, Bariroma, 2000 ; Première leçon d’urbanisme, Parenthèses, Marseille, 2006, pages 127 et 128.

Gymnase de Monéry, rue de l’Industrie, Rumilly, Architecte Philippe Guyard, 2010.

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